Vous avez été nombreux à réagir aux stories publiées ces derniers temps montrant mes élèves en train de produire des messages oraux plutôt longs en Anglais avec aisance.

Je vous propose de découvrir le principe du sentence building. C'est une pratique proposée par le Groupe Départemental des Langues Vivantes chez moi (Essonne 91). Je l'ai employée en CP de manière moins formalisée et cette année en CE2 cette fois en approfondissant davantage.

Apprendre une langue étrangère est généralement un bon moment pour nos élèves, curieux de nature. C'est assez drôle pour eux de découvrir comment dire telle ou telle chose mais cela peut également être décourageant quand ils ne sont pas en mesure de construire des phrases complètes. 

La pratique du  sentence building est un élément clé pour faire parler les élèves dans une langue étrangère. Cela leur permet de mettre en pratique ce qu'ils ont appris, de développer leur confiance en leur capacité à parler la langue et de formuler leurs idées et leurs pensées. 

En outre, cela peut les aider à intégrer les structures syntaxiques propres à la langue étrangère étudiée ainsi que les subtilités de la grammaire ou de la conjugaison. 

Le principe est simple : utiliser des images (flashcards) pour une première phase de mémorisation / appropriation du lexique travaillé, puis les utiliser à nouveau en les mettant à disposition des élèves en format plus petit pour servir de supports à l'expression orale. 

L'enseignant.e présente une à une les flashcards et donne le terme ou l'expression associés puis fait répéter les élèves collectivement. Il est important de ne pas aller trop vite à ce moment-là et de faire répéter plusieurs fois (en variant le rythme et l'intonation par exemple, comme une comptine ou une chanson). Les élèves travaillent alors leur compréhension orale. Cela s'apparente à un jeu, on lève une carte les élèves la nomment on en lève une autre puis à nouveau la première et on introduit ainsi plusieurs cartes. 

L'enseignant.e peut ensuite interroger un élève aléatoirement et lui demander d'énoncer un ou plusieurs termes, plus ou moins rapidement, en faisant un furet avec tous les élèves à la suite ou en choisissant les suivants... C'est une phase dynamique. 

Puis, la phase d'appropriation consiste à rendre les élèves plus actifs cette fois. On peut leur donner les cartes en plus petit format (un lot pour 2 idéalement) et lorsque l'enseignant.e énonce un terme ils doivent le trouver. Il est également possible de faire le jeu What's missing ? dans lequel l'enseignant.e cache une des cartes et montre les autres. Les élèves doivent alors identifier laquelle manque et la verbaliser. Ils peuvent réaliser ce jeu entre eux. D'autres jeux sont aussi possibles (memory, loto...).

En affichant les flashcards au tableau, les élèves peuvent venir à tour de rôle les montrer. L'enseignant.e dira alors "Point to + mot". Les élèves peuvent se succéder le plus rapidement possible, lorsqu'ils se trompent ils retournent à leur place.

Une activité supplémentaire et un peu plus complexe consiste à amorcer une phrase "In my head (box, schoolbag...) I have" et poser les flashcards les unes sur les autres au fur et à mesure que l'on ajoute un terme. A la fin les élèves devront parvenir à répéter la totalité des termes appris.

Dans un second temps, souvent à distance du premier, une réactivation des mots travaillés se déroule en début de séance. Il est tout à fait possible de consacrer une seconde séance à la mémorisation, notamment quand les termes à retenir sont nombreux.

Les élèves se mettent ensuite seuls ou en binôme selon les modalités choisies, et vont pouvoir utiliser les petites cartes pour construire une phrase, plus ou moins longue qui leur servira de pense-bête durant leur phase d'oral. On passe alors de la compréhension orale à la production orale ! 

Plus ils pratiqueront l'exercice, plus ils prendront confiance en eux et augmenteront la longueur de la phrase énoncée. La force de cette pratique repose sur l'aspect ludique, la personnalisation ainsi que le challenge en jeu : l'élève veut se dépasser et allonger ses productions pour battre son record.

J'ai aussi proposé à mes élèves de travailler en binôme, un qui produit un message oral et le second qui construit le message à l'aide des pictogrammes afin de vérifier sa compréhension. 

Par la suite, en prolongement de cette pratique et quand les élèves seront suffisamment à l'aise, ils pourront dialoguer entre eux en prenant appui sur les supports ou non selon leurs besoins.

La longueur des phrases varie en fonction des aptitudes des élèves. 

Dans mon cas, en ce moment, nous travaillons dans le cadre du Défi Objectif Lune 100% LV initié par les Groupes de langues et du numérique de l'Essonne (GDLVE91 et GN91) mais cette pratique est transposable avec toutes les thématiques abordées.

Voici le document concis et clair réalisé par le GDLVE91 : 

Et si vous avez envie de tenter la démarche avec vos élèves je vous propose mes flashcards et les cartes élèves sur le thème des présentations et des hobbies. Les élèves doivent dire ce qu'ils aiment ou non.

Et voici les cartes pour la topologie et situer des objets : 

Si vous souhaitez aller plus loin je vous recommande les ressources mises à disposition par le GDLVE91.